jeudi 30 octobre 2014

8 . La MALEDICTION des SENS.



8. La MALÉDICTION des SENS.

  Nouvelles Ésotériques.



« Je ne crois que ce que je vois, je suis comme Saint Thomas »

« Je crois en la science et en ce qui s’explique »

« Je suis cartésienne »



C’est tout moi !

Et pourtant, il m’est arrivé des « trucs bizarres », des événements inexplicables, des hasards curieux.

En général, je n’en parle pas. Je ne peux les expliquer donc je les tais.

Parfois, l’une, l’un ou l’autre me raconte des  «aventures étranges » des coïncidences curieuses… alors, je fais la détachée.

Mais, au fond,  je suis remuée, mes convictions sont ébranlées et ma perception de la réalité malmenée.



Pour ce livre, j’ai accepté l’inacceptable.

J’ai accepté de voir, d’entendre ou de ressentir les choses insolites que je vivais, que j’avais vécues ou qu’on m’avait racontées.

Et j’ai écrit….



Toutefois, tu le sais, toi lecteur, il ne faut jamais oublier,  que pour cet ouvrage, comme pour les précédents, je suis écrivain,  ou plutôt « écrivaillonne», et que mes récits mêlent souvent réalité et fiction.



Dans ces nouvelles, que j’ai nommées « ésotériques » (le mot « fantastique est trop galvaudé de nos jours), les faits narrés sont extrapolés ou réinventés mais chacun a un fond de vérité !


Toi aussi, lecteur, tu vas y trouver des faits que tu as vécus, ou dont tu as entendu parler…


8. La MALÉDICTION des SENS.



Certains événements de la vie sont troublants.

Quand ils se manifestent, vous n'y prêtez aucune attention.

Parfois, ils se multiplient et, vos sens s'éveillent, votre esprit cartésien se met en marche...

Ces nouvelles ont toutes un fond d'authenticité.

Histoires vécues par l'auteure ou ses proches, elles nous confortent dans l'idée que « la vérité est souvent ailleurs » !



   Mais faut-il la chercher ?

Extrait 1. CARMEN.

[...] Je sens qu'une vie nouvelle me submerge, mais la mort rôde en moi. Surprenant paradoxe qui m'ébranle.

Je pose mon corps sur un banc, et s’envole mon esprit en nostalgie.



C'était une belle journée estivale de juin 2008...au goût étrange, mystique.

Carmen avait dix ans, moi quatorze. Ce parc était notre jardin. Il proposait de nombreux de jeux pour les enfants, et puis, nous y retrouvions souvent nos amies d’école.

Nous quittions toujours la maison sous les conseils de notre mère :

- Et surtout pas d'imprudence, les filles. Adeline je te confie ta sœur, et vous rentrez vers dix-huit heures. D'accord ?

- Ouais m’man ! Braillions-nous en chœur, en déboulant les marches de l’appartement.



Ce mercredi, il faisait très beau. Très chaud. Les vacances approchaient et la nature le pressentait, les enfants aussi.

Entre les barres parallèles, les hauts toboggans ou le cache-cache, Carmen se démenait comme une petite folle !

Moi, je papotais sur un banc avec mes copines du collège. Les inévitables conversations adolescentes sur les garçons ou les profs...Du coin de l’œil, je surveillais Carmen. Depuis sa naissance, je suis LA grande sœur, LA responsable....



Elles étaient trois fillettes à passer d'un jeu à un autre. Je remarquai, sur le banc proche de leurs jeux, une mamie qui les observait très attentivement. Ou plutôt, elle ne les quittait pas des yeux !



En fait, c'est Carmen qu'elle zyeutait, cette femme !

De temps en temps, elle plissait un peu plus les rides de son visage, et son expression devenait d'une absolue tristesse. J’étais très intriguée. Parfois, elle prenait sa tête entre les mains, et restait ainsi un moment, d'autres fois, elle souriait en l'air, aux nues !



Notre mère nous a toujours enseigné la méfiance envers les inconnus, mais cette dame âgée ne m’effrayait pas. Elle m'intriguait !

Preste, elle intercepta ma sœur qui passait près d'elle en courant. Elle s'adressa à elle. De loin, je vis Carmen, tranquille, qui lui répondait gaiement.

Le regard de la vieille s'éclaira soudain, et un sourire énigmatique embellit ses traits fripés. De quoi parlaient-elles?

Je souhaitais en avoir le cœur net. Je m'approchai d'elles.

- Je m'appelle Carmen, rétorquait ma sœur à la question posée.

Le visage de la femme se métamorphosa comme si un fantôme lui était apparu. L'enfant ne saisissait pas ce qui se passait, et répétait, je m'appelle Carmen et j'ai 10 ans !

- C'est étrange....Vraiment étrange...murmura la vieille dame, pensive, tu es vraiment jolie, tu sais, tu me rappelles quelqu'un que j'ai bien connu.



L'enfant, rattrapée par ses camarades, délaissa les propos énigmatiques de la femme et s'en retourna jouer, insouciante.



Le visage chiffonné se tourna alors vers moi et, je découvris des yeux bleus perçants qui me scrutaient avec acuité.

 - Je sais que ma question va te paraître curieuse, mais, tu peux me donner la date de naissance de ta petite sœur. Je t'expliquerai ensuite.

- Ben, si vous voulez....mais, pourquoi....je sais pas trop...

- N'aie pas peur de moi, Petite, c'est juste une question pour satisfaire une vieille curieuse !

- Alors…Elle est née le 21 mars 1998 à Saintes....Je répondis vite en mangeant à moitié mes mots. Je n’étais pas rassurée mais j'ignorais pourquoi…

La vieille se tint la tête et, les yeux fermés, s'affaissa doucement. Je m'assis près d'elle sur le banc, et la retins.

- Madame, Madame....

Je la sentais s’évanouir. Elle n’allait tout de même pas mourir là ! J’étais affolée. Je criai « au secours »....Mon hurlement la ramena au présent. Elle rouvrit ses grands yeux profonds, et me murmura :

- Ça va, petite, ça va mieux....Merci. Je vais rentrer chez moi maintenant pour me reposer. Je reviendrai samedi, et je te raconterai.

Une fois, la petite vieille partie, j’avais rejoint mes copines afin de leur relater l'aventure. Il me tardait d'être au samedi pour avoir le fin mot de l'histoire. J'avoue que ma curiosité toute féminine avait été exacerbée par cette rencontre singulière. [...]

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EXTRAIT 2.    DERRIERE LE MIROIR.

 
[...] Marwa entre, toute fraîche et pimpante, dans ma chambre. Elle apporte un parfum doucereux de fleurs de cactus, très tunisien, qui rappelle mon N°5.

-Bonjour Inès, madame Marot. Avez-vous fini par dormir cette nuit ? J’ai parcouru le rapport de ma collègue de nuit. J’espère que ce n’est qu’un mauvais souvenir maintenant. Allez ! On enlève une partie des bandages, ce matin…



Je ne devine qu’une partie de ses paroles.

Il me semble qu’elle m’a appelée Inès, le prénom de ma mère. Il est vrai que mes oreilles sont partiellement couvertes de gaze. J’évite de lui faire remarquer, et je pense que mon ouïe me fait autant défaut que ma vue.

-J’ai tenté de me voir dans le miroir hier soir…Oui, je sais, le chirurgien me l’avait interdit… 
Et ben, ce n’est pas très beau, ni très convaincant. J’ai un peu la frousse de ce que je vais découvrir.



Elle me rassure à nouveau.

La surprise, aujourd’hui, ne sera que partielle. Il faudra attendre cinq à six jours pour avoir un réel aperçu de l’ensemble.



Après m’avoir ôté quelques pansements du visage, et surtout de la bouche, elle me conseille d’éviter les miroirs….et m’apporte, enfin, un vrai repas, le petit-déjeuner. Le plateau est fort appétissant. Une grande tasse de café noir fumant, quelques tartines grillées, petites portions de beurre et confiture, et, belle surprise, un croissant encore chaud !



Requinquée par la collation, je me sens bien.



La fenêtre restée ouverte toute la nuit, m’envoie maintenant une luminosité excessive, malgré l’heure peu avancée de la matinée. Les sons qui parviennent à mes oreilles confortent ma soif d’activité. Tout est vie en ce début de journée !

Une toilette succincte, douche interdite, me redonne une touche de zèle. Pourtant, le miroir, que je défie sans m’approcher, me dévoile un visage que je ne reconnais pas. Les ecchymoses s’étalent partout, la peau est rougie par les étirements, les travaux du bistouri, les marques des interventions.

L’image réfléchie par la glace m’effraie. Je plisse les yeux pour percevoir mieux, et comprendre.

Mon absence de lunettes est-elle responsable de cette vision ?

Je fuis ce désarroi intérieur et m’habille, avant de me faire accompagner enfin vers mon luxueux hôtel.



Je retrouve la chambre découverte la veille, fraîche et paisible. Je suis chez moi.



Mes vêtements sont rangés dans la commode ultramoderne gris métallisé très design, qui fait face au lit, et sur laquelle trône un magnifique bouquet multicolore de fleurs exotiques, oiseaux du paradis et fleurs de cactus.



A cette saison, la clim est parfois utile, mais, là, c’est la porte-fenêtre donnant sur la terrasse qui est grande ouverte, offrant  à mes narines endolories des odeurs sucrées, à mes oreilles accablées de joyeuses sonorités africaines.



Je poursuis ma découverte de la pièce. Je constate avec surprise, mais compréhension, que la chambre ne dispose ni de miroir, ni de psyché  à disposition du client.

Comme une petite fille curieuse et désobéissante, je me précipite vers la salle d’eau, à ma droite.



Pas un cabinet de toilettes ! Une vraie salle de bains, à la spacieuse douche italienne à deux et même trois places, à la vasque très actuelle rouge, posée à même le plan de granit souris, aux toilettes indépendantes.

Je l’ai aperçue hier en entrouvrant rapidement la porte.

Un puissant arôme de vanille m’enivre tandis que je me dirige vers la glace illuminée.

A une bonne distance, le visage couvert de bleus ne ressemble guère au mien. La touffe cheveux qui l’encadre m’apparaît à la fois blanchie et épaisse. Les yeux, la bouche, les oreilles ne m’appartiennent pas, et pourtant, je les reconnais.



Prestement, je me sauve de ce lieu que je perçois, soudain,  maléfique.[...]

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